Si nous commençons ce cours de macroéconomie par l’analyse du comportement de consommation, c’est parce que celle-ci revêt une importance capitale en analyse économique en général et en macroéconomie en particulier.
En effet, la consommation est un acte fondateur de l’activité économique dans le sens où c’est elle qui permet de satisfaire nos besoins (individuels et collectifs) et que ces derniers sont à l’origine même de l’activité économique. Ce sont les besoins qui transforme l’être humain passif en agent économique actif.
Par ailleurs, la consommation est en général la composante principale de la demande globale et à ce titre elle est au cœur du débat sur l’efficacité des politiques macroéconomiques de relance. Et c’est pourquoi son étude est un préalable à toute modélisation des politiques économiques.
Ceci étant dit, nous définissons la consommation comme un acte de destruction d’un bien ou d’un service. Cette consommation peut être finale ou intermédiaire. La consommation intermédiaire se rapporte à un bien ou un service qui n’a pas encore achevé son itinéraire dans le processus productif et qui est appelé à être transformé en un autre bien.
Elle correspond donc à une destruction créatrice. Mais la consommation finale est un acte de simple « destruction » destiné à satisfaire un besoin humain.
Cette consommation peut être publique ou privée. Mais dans ce chapitre, nous nous intéressons exclusivement à la consommation privée des ménages. La consommation publique sera considérée comme exogène et intégrée dans les « dépenses publiques ».
Analyse du comportement de consommation
Notre objectif est de passer en revue les analyses de la consommation globale des ménages en vue de trouver les variables explicatives de cette évolution, c’est-à-dire de dégager ses déterminants.
Le déterminant premier qui a été avancé par les économistes est le revenu. Mais ce concept peut recouvrir diverses réalités : le revenu courant, le revenu relatif ou le revenu permanent.
Keynes retient la notion du revenu courant. Mais d’autres auteurs introduisent certains décalages :
- Duesembery introduit ce décalage au niveau du revenu avec l’hypothèse du revenu relatif : Ct = aYt + bYt-1
- Brown l’introduit au niveau de la consommation pour tenir compte des habitudes : Ct = aYt + bCt-1 + C0.
Ces deux dernières propositions rejoignent celle de Keynes dans la mesure où elles se réfèrent à des facteurs psychologiques.
- A l’opposé de la théorie keynésienne, nous trouvons la théorie du choix inter-temporel proposée par Fisher qui prend en compte le long terme et donc l’évolution de la richesse.
Cette théorie va donner naissance à plusieurs interprétations dont :
- Celle du revenu permanent de Friedman
- Celle du cycle de vie de Modigliani.
Dans ce cours, nous limiterons nos investigations aux propositions de Keynes, Fisher, Modigliani et Friedman.
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